Cohérence dans les règles

Suite aux changements qui ont été fait ce printemps avec la fameuse saga sur les différences entre les règles de Ste-Foy et de Beauport, je me questionne sur la pertinence et la logique de certaines règles qui sont appliqués au Gîte.

En partant de l'idée que les jeunes peuvent sortir l'hiver sans manteau puisque c'est à eux d'expérimenter le froid et de décider de s'ils veulent se protéger ou non, et qu'ils peuvent aussi mettre une casquette à table puisque le savoir-vivre n'est qu'une question de valeur, les deux règles suivantes me paraissent maintenant ne pas suivre la même logique :

- En quoi le fait d'interdire que les jeunes boivent des boissons gazeuses (en dehors des repas, même s'ils l'ont acheté eux-mêmes), du café ou des boissons énergisantes est différent de ne pas mettre de manteau pour sortir dehors ? Oui, ce n'est pas bon pour la santé, mais ca reste leur choix non ? Ils seront aussi probablement plus agités, mais la logique voudrait qu'on les conscientise au fait que cela peut leur occasionner des problèmes au Gîte et des avertissements, nous n'avons pas à leur interdire complètement ces consommations pour autant non ? Ok, ca fait plus de job pour les intervenants, mais va-t-on vraiment les priver d'un droit sous prétexte que ca nous dérange dans notre confort d'intervenant ?

- Dans un même ordre d'idée, en quoi il faudrait obliger les jeunes à faire leur lit à tous les matins ? Faire le ménage de sa chambre une fois par semaine, ca va, car c'est une question d'hygiène, mais de faire son lit, c'est quoi la justification à ca ? Cela n'envoie-t-il pas le message que si les parents du jeunes ne se ramassent pas, ca veut dire qu'ils sont inadéquats, pas propres, etc. (notez ici que je reprends ce qui avait été nommé par rapport au port de la casquette à table). Pour nous, il peut être important de faire son lit le matin, mais en quoi cela devrait être un geste important dans notre société ? Qui sommes nous pour en juger ?

Alors voilà le fruit de mes réflexions ! On a voulu se lancer dans une logique, tâchons de la suivre jusqu'au bout ! Ou peut-être serait-il temps de regarder les vraies valeurs de l'organisme et du RACQ et de reprendre la réflexion du début ? mouahahahahaha ! (rire diabolique!)

WOW Simon, la réflexion se prête effectivement et je pense que l'exercice de prendre règle par règle et de pouvoir les justifier par des valeurs générales plutôt que personnelles serait de mise. Afin qu'il y ait une cohérence dans les règles.

Pour ta première interrogation je pense (personnellement hahahaha!) que la santé et l'éducation à la bonne alimentation peut justifier ces interdictions au même titre que les déjeuners, les collations et les repas maintenant fait par une nutritionniste. On a un devoir d'éducation et avec les groupes alimentaires et les recommandations s'y trouvant on peut suivre cette logique.

Pour le ménage de la chambre (faire son lit et qu'elle soit en ordre tous les jours (à l'ordre étant différent pour chacun)) je suis d'accord avec toi que le grand ménage d'une fois semaine pour l'hygiène peut être justifiable par contre faire son lit (ce qui implique un avertissement) l'est beaucoup moins.

Je me souviendrai toujours de Valérie Lapierre (et Michel) qui nous disait qu'à ses débuts il y avait une page de règles et maintenant on a un document de 11 pages je pense... ce serait peut-être à revoir!

Ça paraît que vous n'avez pas beaucoup de jeunes hahaha je me souviens avoir fait le tour des documents pour trouver les erreurs, inconguités ou fautes d'orthographe à l'époque lors de grand vide, au grand désespoir de Pat qui devait faire les corrections sur les originaux!! hihihi!

Personellement, quand j'explique simplement et rapidement c'est quoi le Gite et comment on vient en aide aux jeunes, je dis aux gens qu'en deux mots, nous les aidons en fait de deux manieres:

1) Aspect clinique: Suivi personnel pour aider le jeune dans sa situation personnelle;

2) Aspect pratique: On aide le jeune a devellopper de bonnes habitudes (douche journaliere, faire leur chambre en se levant, faire leur propre lavage, faire une tache journaliere, manger a la table en meme temps que tout le monde, respecter divers horaires, etc.... toutes des choses importante dans une famille et dans la vie de tous les jours, en d'autrs mots pour vivre en societe) afin que de retour a la maison, s'il peut garder cela, parfois, ca peut diminuer les petits accrocs qui peuvent etre source de conflits.

Dans le meme ordre d'idee, on pourrait se demander pourquoi demander aux jeunes de faire des taches, d'avoir des heures de sorties, d'avoir des heures limites de jeux video, de Television, etc...

En fait, si je parle en mon nom je dis que ces règles sont extrêmement importante car, oui, le jeune chez nous apprend à vivre. De plus, ces éléments (faire son lit, faire des tâches...) ressort souvent dans les discussions avec les parents comme étant un point positif où le jeune a acquis de bonnes habitudes en étant au Gîte. Je suis donc en faveur de ces règles.

Pour ce qui est de la santé lorsqu'on parle de boissons gazeuses ou autre, je suis également en faveur de cette règle, mais il n'en est pas moins que si nous devons agir sur la santé des jeunes par le biais de ce qu'ils ingèrent comme nourriture, je ne comprends pas en quoi cela diffère du fait de mettre un manteau pour sortir l'hiver, qui tient tout autant de la santé que la nourriture...

L'idée derrière ce message n'est pas tant de convertir les intervenants à mes "nouvelles règles", mais plutôt de faire réagir et réfléchir...

Simon a écrit:De plus, ces éléments (faire son lit, faire des tâches...) ressort souvent dans les discussions avec les parents comme étant un point positif où le jeune a acquis de bonnes habitudes en étant au Gîte. Je suis donc en faveur de ces règles.

Ca ressort aussi dans les evaluations a l'occasion.

Edit: Il faut garder a l'esprit que le sejour est court et qu'il doit etre le plus educatif/instructif/positif/whatever possible IMO. L'aide individuelle est super importante mais toute l'experience/apprentissage qu'il peut y avoir dans la vie de tous les jours au Gite (vivre en groupe, habiletes sociales, faire son propre lavage, ramasser sa chambre, developper son autonomie, etc.) est tout aussi important.

Nos règles sont divisées en deux parties. La première correspond à l'encadrement minimal à apporter à un adolescent (occupation principale, heure de coucher, permission de sortir à certaines heures etc). Les règles de la deuxième partie sont là pour qu'il y ait un minimum de respect du jeune envers la démarche des autres jeunes (à ne pas confondre avec le confort des intervenant). Je pense à notre politique de consommation par exemple. Pour reprendre ton exemple Simon, les boissons énergisantes consommées risque fort de perturber l'environnement propice au cheminement d'un autre jeune. Certains jeunes en ''arrachent'' déjà de cohabiter avec un tdaH alors qu'il est lui-même dans un état de vulnérabilité de part sa situation propre. C'est d'abord à ça que je pense par rapport à l'interdiction des boissons énergisante avant le confort des inter. Maintenant s'il y a des règles (assurément) qui ne rentrent pas dans ces deux catégories, je crois effectivement que nous devons s'y pencher. Peut-être créer un comité là-dessus après les vacances en y incluant la personne qui sera à la coordination clinique ?

Vive le choc des idées?!?

D'abord se positionner comme intervenant. Développer des saines habitudes de vie, ça prend une éternité, même adulte

Donc je crois que oui on peut sensibiliser les jeunes, leur montrer une façon différente d'aborder le quotidien, mais de la à faire des "saines habitudes de vie" une priorité de nos actions, moins certaine que ce soit 1) réaliste 2 ) efficace a moyen et long terme. Bien de l'intégrer, oui. Bien de leur faire découvrir autre chose, oui. Mais encore...

Un jeune au Gîte est rarement là "pour le fun". C'est que quelque chose ne vas pas. Au point de vue personnel, scolaire, social, familial. Le non-respect étant un thème redondant pour les raisons de séjours, je crois qu'il vaut mieux se pencher sérieusement sur les cause de ces-dits non respect. Trouver la source plutôt que de travailler sur des formes de "conditionnement".

Travailler un peu plus fort sur la source des comportements inadéquats plutôt que sur de l'encadrement pur? Ne pas croire que parce qu'on fait un suivi clinique, ça clos la question du problème réel. Ce n'est pas le cas. Ne suffit pas d'offrir un cadre strict et défini pour obtenir des résultats. Même si en effet, ça conscientise et responsabilise le jeune.

L'approche globale, prendre le jeune, là ou il arrive, là où il est rendu dans son cheminement de vie personnel et l'aider à cheminer, par des moyens originaux s'il le faut. Tout en respectant un cadre minimum.

Prendre une position d'organisation sur nos valeurs et notre philosophie d'intervention. Choisir et définir une approche et trouver moyen de l'opérationaliser sur le plancher des vaches.

Tout autant de défis qui rendent ces discussion nécessaires et, oh combien constructives. J'ai bien hâte d'y travailler au cours des prochaines semaines/mois.

J'apprécie votre rigueur et votre capacité à vous remettre en question, à chercher des balises au delà de vos préjugés et de vos opinions personnelles. Sachez-le!!

Bonne nuit!

C'est effectivement bien intéressant de vous lire ce matin!
Plusieurs parle de saines habitudes de vie...j'aimerais bien savoir c'est quoi une saine habitude de vie. C'est facile lorsqu'on aborde des sujets comme la violence ou la consommation mais lorsqu'on aborde des habitudes du quotidien et qu'on dit que c'est pour mieux vivre en société on touche un point particulièrement sensible, comme Pat le dit, faire des tâches, le ménages de chambre etc. mais en quoi c'est pour mieux vivre en société...

Je suis d'accord avec MAF sur les deux raisons des règles sur ce il faudrait alors s'attarder sur tout ce qui ne s'y rapporte pas.

De plus, je trouve que M-G amène un point en parlant d'approche globale et de prendre le jeune là où il arrive. Je sais que ce serait plus compliqué en tant qu'intervenant pour la gestion du groupe mais j'avais déjà eu cette discussion avec une ancienne collègue qui est maintenant dans les foyer de groupe. Et le fait d'ajuster les règles en fonction du jeune son âge, sa famille, leur besoin, leur vécu, bref en s'adaptant à eux on peut p-ê les aider mieux à la source plutôt que d'essayer de les faire entrer dans un autre moule, ils en ont parfois déjà trop (école, cadet, maison, camp, sport, etc.)

Je ne sais pas si cela peut être réaliste mais je pense que ça pourrait être intéressant de s'y pencher. J'aime bien l'idée d'un comité qui représenterait les inters avec le ou la coordo!

maf a écrit:les boissons énergisantes consommées risque fort de perturber l'environnement propice au cheminement d'un autre jeune. Certains jeunes en ''arrachent'' déjà de cohabiter avec un tdaH alors qu'il est lui-même dans un état de vulnérabilité de part sa situation propre. C'est d'abord à ça que je pense par rapport à l'interdiction des boissons énergisante avant le confort des inter

Je suis tout à fait d'accord avec ton point. Dans un même ordre d'idée, beaucoup de nos jeunes sont influençables et certains, après leur arrivée au Gîte, commencent à fumer la cigarette (pcq c'est cool et à la mode parmi les jeunes du Gîte) et d'autres cessent de mettre un manteau pour sortir alors qu'ils le faisaient à la maison (pcq ca aussi c'est cool). Si on part de ces situations, ne peut-on pas considérer que ces attitudes nuisent à leur bon cheminement ?

Je reviens toujours sur les mêmes exemples, mais c'est pcq je trouve qu'elles sont simples, voire banales, mais qu'elles montrent très clairement les répercussions que peuvent avoir les moindres petites règles que nous choisissons.